Présence Protestante : Résiste pour que Moïse existe

Dans "Ma Bible", une émission proposée par Présence Protestante (France 2) Éric Denimal et ses invités nous font découvrir les récits bibliques d’une façon quelque peu… déroutante. Ce dimanche, il s'agit de l'histoire des cinq femmes qui ont donné vie à Moïse : Schiphrah, Pouah, Yokébed, Myriam, et Bithiah.

"Elle lui donna le nom de Moïse", Exode, chapitre 10

Au commencement, il y a un simple choix, une décision. Le roi d’Egypte avait donné l’ordre de tuer tous les nouveaux nés mâles des esclaves hébreux qu’il honnissait. Par désobéissance civile, deux femmes décident de craindre l’Éternel plus que le Pharaon. Il s'agit de Pouah (qui siginifie la Splendeur) et de Schiphrah (qui siginifie la beauté), deux sages femmes qui s'occupaient des hébreux, et qui ont décidé de ne pas suivre cet ordre inique. Alors, "Dieu fit prospérer leur maison". Puis sa bénédiction s’étendit à la troisième femme, Yokébed.

Yokébed (qui signifie "Yahvé est glorieux", Dieu est glorieux) est la mère de Moïse. Alors que Pharaon, véritable Dieu pour son peuple, avait finalement donné l’ordre de jeter tous les enfants des hébreux dans le fleuve, Yokébed, bravant l’interdit et la crainte des soldats, donna naissance à un beau garçon et l’éleva. Quand il eut trois mois, elle construisit une caisse de jonc qu'elle enduisit de bitume et de poix – ce qui n’est pas sans rappeler le verset 14 du sixième livre de la Génèse –. Puis elle, la mère génitrice nourricière, y mit son enfant et le déposa parmi les roseaux du fleuve, sous la surveillance de la quatrième femme, Myriam. 

Myriam (peut aussi se dire Marie) est la soeur aînée de Moïse, c'est elle qui l’a suivi dans son arche de jonc, veillant sur ui de loin, avec prudence. Comme la colombe de Noé, c’est elle qui a porté les messages lorsque la mère adoptive était en vue, Bithiah. 

Bithiah (littéralement Fille de Dieu) d’après le Midrash, n’était autre que Batparoh (בַּת־פַּרְעֹה), la fille du Pharaon. La boucle est bouclée.

Par crainte de l’Éternel, par instinct maternel, par bienveillance et avec prudence et ruse, cinq femmes ont sauvé Moïse. Les premières avaient pour elles la sagesse, la splendeur et la beauté, la seconde, la force de la nature et l’habileté d’un artisan, la troisième, était prudente et pleine d’esprit et la quatrième avait en elle l’amour de cette humanité adoptante.

Le nouveau-né lui, élu de Dieu encore sans nom, flottait à la surface des eaux tandis que tant d’autres y étaient déjà morts, noyés. Une femme, la fille d’un roi bien terrestre, l’adopta et lui donna son nom : "Moïse", le "fils de" l’égyptienne, "sauvé des eaux".

Tous les lecteurs de la Bible vous le diront, il y a aussi l’avant et l’après, la généalogie, l’ascendance de Moïse, et tout son héritage. Mais comme un œuf qui contiendrait toute l’histoire de l’humanité, cette brève histoire de la naissance de Moïse raconte tout ce dont nous sommes faits. Nous sommes les enfants de toutes ces mères. Entre nature et civilisation, entre pouvoir céleste et terrestre, et terre et eau, entre cri de l’enfant qui né et souffle de l’Esprit.

Un jour, Michel Hamburger, un jeune parolier né juif et élevé protestant, abandonné par son père, a écrit : "Si tu réalises que la vie n'est pas là, que le matin tu te lèves, sans savoir où tu vas. Résiste".Ces femmes ont résisté. Respect.

L'émission sera diffusée dimanche 12 novembre à 10 heures sur Présence Protestante (France 2). Il sera ensuite disponible pendant 30 jours, ici. Pour en savoir plus suivez Présence Protestante sur Facebook !

Christophe Zimmerlin